Le châssis est un élément sensible de la Polo G40 et plus particulièrement des TIII. Tous les passionnés vous le diront, la première chose à faire est de renforcer le châssis mais surtout, à l’achat, de bien s’assurer que rien n’a pu altérer sa géométrie.
Le châssis de la TII quant à lui n’est pas reprochable outre mesure, plus rigide et conçu un peu à l’ancienne (Longerons plus court, donc porte à faux réduit, et traverse avant plus imposante). Il confère une rigidité suffisante à la Polo TII même si ce n’est pas un karting, il ne faut pas exagérer. Il faut « tenir » la voiture dans ses trajectoires et ne pas se laisser embarquer par sa fougue.
Le châssis de la TIII n’est guère différent, mais certains renforts ont été minimisés (fini la conception surdimensionnée), modifiés, supprimés, allégés, … allez savoir. Mais surtout, le porte à faux est plus important.
Dans tous les cas, celui qui conduira la TII puis la TIII sentira nettement la différence.
Tout ce qui est exposé par la suite concerne principalement la TIII, mais peut être applicable à la TII (même si j’entrevois déjà les puristes TII-istes entrain de me jeter des tomates !).
Alors ce châssis ?
L’ensemble moteur-boîte de nos chères polos repose sur 3 supports moteurs avec silentblocs.
Capot ouvert face à la voiture,
– le premier est à votre gauche sur le longeron passager. Il relie le support de compresseur au longeron via un silentbloc caoutchouc.
– le second, est à votre droite sur le longeron conducteur. Il relie la boite de vitesse au longeron via une patte métallique sur laquelle est montée un silentbloc caoutchouc.
– le troisième (et dernier) est sous la voiture, à l’aplomb du pédalier. Il relier la boite de vitesse au châssis via un support métallique sur lequel est assemblé un silentbloc caoutchouc.
Les deux longerons supportent donc le porte à faux du moteur.
Par ailleurs, les puits de suspensions et le « système de triangle de roue » sont solidaires de ces longerons. Donc ces derniers supportent aussi toutes les contraintes et vibrations absorbées (et restituées) par le train roulant avant.
Ça fait beaucoup de contraintes … mais il est ou le soucis, le châssis doit être conçu pour ça ?
Et bien oui et non. D’origine cette conception ne pose à priori pas de problèmes, mais dès lors ou on rabaisse la voiture le porte à faux est amplifié et démultiplie la sollicitation des longerons et le train roulant encaisse plus de contraintes du à ses amortisseurs plus courts et, en général, plus rigides.
Le hic reste tout de même la conception (à mon sens). Car même si tout est pensé, réfléchi et dimensionné, les longerons sont reliés à la cage que constitue l’habitacle en partie basse (à l’aplomb du tablier). Il n’existe pas (toujours à mon sens) de véritables renforts entre le montant de pare brise par exemple et les bout de longerons qui créerait un triangle rigide et éviterai que les longerons n’oscille avec comme point pivot la jonction cage/longeron. Dans le même esprit, la traverse en bout de longeron est à mon sens trop légère pour éviter des déformations relatives entre longeron passager et conducteur. En gros le châssis n’est pas des masses rigide (on parle entre connaisseur de chewing gum, enfin les TII-istes disent cas des TIII 😉 ).
Un point noir, sur les deux modèles de polo, vient des trains roulants, et plus particulièrement du train avant. La polo, dans sa conception originale, n’est pas triangulée.
Ce qui fait office de triangle, c’est un tirant de chasse fixé entre le châssis et la jambe de force, sur lequel vient se fixer la barre stabilisatrice. Cette dernière est fixée sur les longerons tout à l’avant (coté passager via une patte intermédiaire, coté conducteur sur le bloc renfort de longeron).
Du coups, le train avant bouge car la barre stab encaisse les efforts de traction et freinage et les transmets aux longerons indéniablement. Même si les fixations ne sont pas rigides (silentblocs), les longerons sont contraints.
Là ou la plupart des modèles sportifs de l’époque possèdent un vrai triangle et une barre stab indépendante, sur la Polo (toutes les polos TII et TIII) la barre stab a double fonction : stabiliser et trianguler. C’est pas l’idéal.
Oulala !!!! Ne fuyez pas !
On parle bien là de faiblesses qui pourraient apparaître avec une utilisation « extrême ». Mais, avec le temps qui passe, nos G40 on vu défiler les kilomètres. Alors même si les conducteurs n’étaient pas de pilotes de rally, le châssis à du faire face pendant tous ces kilomètres à de nombreux nids de poule, appuis serrés, trottoirs, ralentisseurs, … et tout ça, et ben ça fatigue les longerons !
Ça commence en général coté boite de vitesse, le support moteur est fixé sur le longeron lui même affublé d’une patte de renfort (on la voit sur la seconde photo de cet article, en bas juste devant le support moteur). Cette patte est soudée entre un bloc renfort (lui-même soudé sur le longeron) et le longeron, créant ainsi un triangle de renfort. Dans un premier temps, c’est cette patte renfort qui se « décolle » du longeron, fissure puis, sans intervention, c’est tout le longeron qui part inexorablement avec le reste de la patte. Il commence à se déformer, à onduler, puis il se déforme complètement et finit en général par se fissurer.
Que faire ?
Un soyez vigilants lors d’un achat. Inspectez les longerons, la moindre fissure dans les tôles composant le longeron est un bon indicateur.
Deux, inspectez les renforts ajoutés par le précédent propriétaire BAR Sup entre les puits d’amortisseurs, barre en bouts de longerons (à lavant de la barre stab), BAR inférieur entre les tirants de chasse et le top est l’installation d’un berceau moteur.
Trois, questionnez ! A-t-elle été abaissée? Lui a-t-on monté des jantes en 14 ou 15 ? A-t-elle eu des BAR et barres de renfort ?
Et si vous achetez (surtout une TIII), montez des renforts, même d’origine cela coûte un peu d’argent mais c’est un principe de précaution que je saurais trop vous conseiller. Vous mettez ainsi toutes les billes de votre coté pour assurer la longévité de votre châssis.
Sachez aussi que rouler avec un longeron HS est dangereux, donc même avec votre vieille G40 achetée neuve en concession en 1991 restez vigilants.
Sachez aussi que la réparation de dégâts sur les longerons peu s’avérer être une opération lourde et coûteuse. N’imaginez pas acheter une G40 avec un longeron à refaire et vous en tirer avec peu de frais et peu de labeur.
Les renforts, quels sont ils ?
On l’a déjà évoqué, mais il vaut mieux se répéter parfois.
Une BAR (Barre Anti Rapprochement) supérieure entre les têtes d’amortisseur (le grand classique). Même si beaucoup diront que ça ne sert à rien, je ne suis pas d’accord. N’en déplaise à certains, cela apporte une certaine rigidité en empêche les tôles des puits d’amortisseur de faire vriller les longerons. Mon meilleur argument : vu ce que ça coûte à l’achat et la facilité d’installation, pourquoi s’en priver ? Privilégiez en une avec réglage de la précontrainte.
Une BAR inférieure entre les fixations des tirants de chasse sur le chassis. Attention, entre catalysée et non catalysée, le modèle est différent de mémoire.
Une barre entre les deux bouts de longerons. En général, c’est du fait maison car on en trouve pas dans le commerce. Renseignez vous sur le forum pour ce faire.
Le berceau, c’est l’idéal. Ça évite de monte rune BAR inférieure et souvent la barre de renfort en bout de longeron. Il existe globalement deux versions. Le berceau « normal » et le berceau « triangulé ».
– Le berceau normal est un simple berceau de renfort qui se prend sur les fixations de barre stab en bout de longeron, les points de fixation des tirants de chasse et (pour certains) remplace la barre d’origine au début du tunnel de la ligne d’échappement. On trouve des berceaux de ce genre vers les 300€ chez les revendeurs spécialisés.
– Le berceau triangulé reprend les principes du berceau normal, mais dispose d’une fixation « fixe » entre le berceau et le tirant de chasse, créant ainsi un triangle artificiel. Ce dernier coûte entre 900 et 1000€ chez les revendeurs spécialisés.